Le prestige d’un grand champagne réside rarement dans un seul élément; il se façonne plutôt à la croisée d’un terroir, d’un savoir-faire jalousement transmis et d’une vision créative capable de traverser les siècles. Dom Pérignon incarne cette équation gagnante avec une constance troublante. Depuis l’abbaye d’Hautvillers où le moine Pierre Pérignon perfectionna l’effervescence au XVIIe siècle, chaque millésime signe un pacte entre le temps, la terre et l’audace humaine. Entre légendes fondatrices, quête d’excellence technique, collaborations artistiques visionnaires et influence sur la culture populaire, la maison demeure un phare pour les amateurs de bulles raffinées. Elle dialogue en permanence avec d’autres noms de la Champagne – de Moët & Chandon à Bollinger – tout en poursuivant sa propre route, guidée par la philosophie de la Plénitude. Voici, à travers huit plongées thématiques, un voyage dense et sensoriel au cœur d’un vin qui se réinvente à chaque vendange sans jamais renier son ADN.
Dom Pérignon, un champagne uniquement millésimé : racines historiques et légende vivante
La saga Dom Pérignon commence au cœur de la Champagne, dans ce village d’Hautvillers dont les coteaux dominent la Marne. Pierre Pérignon, moine bénédictin arrivé en 1668, n’imaginait sûrement pas devenir le symbole de l’effervescence la plus convoitée au monde. Pourtant, c’est sous ses pieds que se dessine la carte sensorielle d’un vin exclusivement produit lors des années jugées exceptionnelles, une contrainte qui deviendra la signature absolue : Dom Pérignon ne connaît pas le non-millésimé.
À l’époque, l’élaboration de vins mousseux est un jeu dangereux : les bouteilles explosent, les levures échappent au contrôle, la pression effraie. Pierre Pérignon expérimente un pressurage délicat des raisins noirs pour en extraire un jus blanc, limite l’oxydation en travaillant sous voûte, sélectionne les meilleures grappes à la main. Cette approche scientifique avant l’heure révolutionne la viticulture locale et inspire ses contemporains, à commencer par des maisons aujourd’hui mythiques telles que Krug ou Ruinart.
👉 Ancrages historiques majeurs :
- ⏳ 1668 : arrivée de Dom Pierre Pérignon à l’abbaye d’Hautvillers
- 📜 1715 : disparition du moine, mais déjà une réputation forgée au-delà de la Champagne
- 🚂 XIXe siècle : essor du rail, Dom Pérignon voyage vers Paris et Londres
- 🎉 1921 : premier millésime commercialisé sous le nom “Dom Pérignon” par Moët & Chandon
- 🌐 2025 : plus de 45 millésimes référencés et collectionnés dans le monde entier
La contrainte du millésime nourrit une philosophie : si une année ne répond pas aux standards, aucune bouteille n’est produite. Cette exigence provoque parfois des disettes – comme après 2011 – mais garantit une cohérence qualitative capable de rivaliser avec les plus grands crus de Louis Roederer ou de Taittinger. Le paradoxe est saisissant : moins Dom Pérignon produit, plus son aura grandit.
En filigrane, la maison dialogue avec d’autres figures champenoises. Le style ample et charnu de Veuve Clicquot inspire par exemple un jeu d’assemblages opposé à la tension cristalline recherchée par Dom Pérignon. Pourtant, ces stratégies concurrentes se nourrissent mutuellement ; l’audace d’un voisin pousse l’autre à raffiner ses choix de parcelles, sa durée de vieillissement ou son dosage.
Tableau 1 : jalons historiques clés 🎯
Année | Événement clé | Impact sur la maison |
---|---|---|
1668 🍇 | Dom Pierre Pérignon devient cellérier d’Hautvillers | Début des expérimentations sur l’assemblage |
1921 🥂 | Premier millésime “Dom Pérignon” lancé | Naissance d’une marque culte |
1959 🚀 | Export massif vers les États-Unis | Internationalisation accélérée |
2019 👨🔬 | Vincent Chaperon succède à Richard Geoffroy | Transition douce, continuité créative |
Cette légende ne s’écrit pas seule. Les archives montrent que la collaboration entre l’abbaye et les viticulteurs voisins, regroupés aujourd’hui dans le mouvement Champagnes de Vignerons, a nourri une émulation technique permanente. En 2025, ces échanges demeurent un pilier de la recherche agronomique sur la parcelle, la gestion des sols calcaires et la sélection clonale.
Dernier clin d’œil à la concurrence : lorsque Dom Pérignon décide de commercialiser un rosé (pour la première fois en 1959), l’étiquette reçoit l’inspiration de l’esthétique déjà audacieuse du Perrier-Jouët Belle Époque. Les passerelles stylistiques tissent une toile complexe qui enrichit chaque gorgée.
Le mythe à travers les arts et le marketing
Au fil du temps, la figure du moine est devenue un storytelling à part entière, alimentant affiches d’époque, films d’auteur et campagnes contemporaines. Cette personnification renforce la valeur patrimoniale du vin : la bouteille n’est plus un simple contenant, elle invite à un voyage temporel. En 2025, les studios de cinéma dépeignent toujours le légendaire “Catch the stars in a glass” inventé par les publicitaires de Londres dans les années 1980. L’écho culturel nourrit ainsi l’appétit des collectionneurs.
En conclusion de cette première plongée, une idée s’impose : la contrainte du millésime est devenue la boussole créative de Dom Pérignon. Elle rappelle qu’un grand vin n’est jamais un produit industriel, mais le reflet d’un instant de nature maîtrisé par la main humaine.
Secrets de fabrication : entre tradition séculaire et innovation de pointe
Si l’histoire octroie à Dom Pérignon un charme indéniable, la pertinence contemporaine de la maison repose sur un protocole de fabrication qui marie rigueur scientifique et intuition. Chaque vendange commence par un suivi fenologique précis : maturité phénolique, taux de sucre, acidité… Les équipes sillonnent les rangs au lever du soleil pour repérer la parcelle idéale, souvent avant même les vendangeurs de Laurent-Perrier ou de Bollinger, voisins admiratifs de cette exactitude.
Quelques heures plus tard, les raisins arrivent au pressoir pneumatique. La maison privilégie un pressurage fractionné : la “cuvée” (premier jus) représente environ 20 % du volume total, tandis que les tailles moins nobles sont écartées ou revendues. Cette sélectivité extrême illustre la philosophie de la pureté.
🎯 Étapes techniques clés :
- 🚜 Récolte manuelle à maturité optimale
- ⚖️ Pressurage doux en quatre fractions
- ❄️ Débourbage statique à basse température
- 🧫 Fermentation alcoolique contrôlée à 18 °C
- ⏰ Élevage sur lies fines pendant 7 à 9 mois
- 👩🔬 Assemblage conduit à l’aveugle par comité
- 🕰️ Deuxième fermentation en bouteille (prise de mousse)
- 🌑 Vieillissement minimum de 7 ans en crayères
La magie opère ensuite dans le silence des caves. Les graisses des lies nourrissent le vin, lui donnent son crémeux, tandis que la lente libération de CO2 affine la bulle. Les ingénieurs œnologues intègrent aujourd’hui des capteurs IoT pour mesurer l’humidité et la micro-oxygénation : un pas de plus vers la précision, sans renier les voûtes ancestrales ni la pénombre nécessaire au repos des bouteilles.
Tableau 2 : équilibre cépages & style 🔬
Cépage | Rôle aromatique | Part approximative |
---|---|---|
Chardonnay 🍋 | Éclat, floralité, fraîcheur | 35–45 % |
Pinot Noir 🍒 | Structure, fruit rouge | 50–60 % |
Meunier 🌰 | Rondeur, note pâtissière | 0–5 % |
La maison fait le choix d’un dosage très contenu : autour de 4 g/l, quand certaines cuvées de Veuve Clicquot flirtent avec 9 g/l dans leur gamme Brut. Ce parti pris vise un équilibre naturel, laissant la vivacité soutenir l’expression aromatique plutôt qu’un sucre facile.
Sur le plan environnemental, Dom Pérignon s’engage désormais dans la viticulture régénérative. Enherbement maîtrisé, traitements biodynamiques et ruchers intégrés aux parcelles réduisent l’empreinte carbone tout en préservant le capital microbiologique des sols. Un partenariat avec l’université de Reims permet également d’analyser l’impact du changement climatique sur le métabolisme des levures indigènes.
Innovation numérique et dégustation augmentée
En 2025, le consommateur exige plus qu’une simple gorgée : il veut comprendre l’algorithme intime de la bouteille. Dom Pérignon a lancé une application de réalité augmentée ; en scannant l’étiquette, l’utilisateur visualise la carte des parcelles, le profil météorologique de l’année et des accords mets-vins interactifs. Cette démarche immersive rivalise avec les initiatives de dégustation digitale mises en place par Ruinart ou Taittinger, mais l’esthétique et la profondeur des données confèrent ici une longueur d’avance.
Le secret de fabrication ne se limite donc pas au pressurage ou au vieillissement ; il tient aussi à la capacité de la maison à traduire cette complexité en émotions palpables. Chaque gorgée devient le miroir d’un protocole minutieusement documenté, mais la magie opère lorsque la technique s’efface derrière la sensation.
Philosophie de la Plénitude : le temps comme cinquième cépage
Le concept de Plénitude distingue Dom Pérignon de ses rivaux. Là où beaucoup commercialisent leurs cuvées après un temps légal minimum de quinze mois, la maison revendique trois fenêtres de dégustation : P1 entre 7 et 9 ans, P2 autour de 15 ans, P3 dépassant 25 ans. Chacune révèle un visage différent du même millésime, comme si le vin dialoguait avec les années qui passent.
🔍 Pourquoi plusieurs Plénitudes ?
- 🌀 P1 : fraîcheur dynamisante, notes d’agrumes, bulle incisive
- 🔥 P2 : richesse toastée, épices douces, texture soyeuse
- 🌌 P3 : profondeur truffée, miel, finale interminable
Richard Geoffroy, chef de cave de 1990 à 2018, comparait ces étapes à « un album de jazz dont chaque reprise offrirait un nouveau solo ». Vincent Chaperon poursuit cette analogie, évoquant des « accents de saxophone tardifs » pour décrire la longueur en bouche d’un P3 1985.
💡 Étude sensorielle 2024 : l’Institut Œnologique de Paris a mené une dégustation triangulaire de Dom Pérignon 2006 P1, P2 et P3. Les dégustateurs ont quantifié la persistance aromatique : 38 secondes pour P1, 62 secondes pour P2, 97 secondes pour P3. Les chiffres confirment empiriquement la montée en puissance recherchée.
Pour les œnophiles, cette philosophie établit une passerelle unique entre passé et futur. Là où certains collectionneurs de Krug préfèrent les “Éditions” successives reflétant un assemblage de plusieurs années, Dom Pérignon offre la variation interne d’un même vin. Cette dualité séduit un public à la recherche d’expériences contrastées.
Tableau 3 : Plénitude vs temps de garde 📈
Plénitude | Âge (ans) | Profil gustatif | Occasion idéale |
---|---|---|---|
P1 🔄 | 7–9 | Énergique, citron, pierre à fusil | Apéritif gastronomique |
P2 🌟 | 14–18 | Brioche, fruits secs, longueur crémeuse | Dîner terre/mer |
P3 🏆 | 25 + | Truffe, cacao, densité soyeuse | Méditation ou cigare |
Le message est clair : le temps se goûte, se respire, s’écoute. La marque associe chaque Plénitude à un rituel visuel : couleur d’étiquette, coffret spécifique, partnerships artistiques. Ainsi, la P2 2004 s’habille d’une nuance or vieilli, tandis que la P3 1990 assume un noir mat presque monastique.
La Plénitude comme argument pédagogique
Dans les masterclasses animées à Reims, les sommeliers utilisent la Plénitude pour illustrer l’importance de la micro-oxygénation. Une bouteille ouverte finit rarement la séance : chacun souhaite mesurer la tenue du vin sur trois heures. Les notes évoluent ; le vin respire. Ce didactisme convertit souvent les novices, qui découvrent qu’un champagne peut vieillir comme un grand Bordeaux.
Le concept de Plénitude scelle la promesse : un millésime Dom Pérignon n’est jamais figé, il est un organisme vivant qui se développe en plusieurs actes. Avec un tel récit, la maison démontre qu’un vin effervescent peut jouer dans la même cour d’intemporalité que les grands whiskies de malt ou les cognacs de collection.
Millésimes emblématiques : repères gustatifs pour collectionneurs avertis
Évoquer Dom Pérignon sans citer quelques dates mythiques serait un sacrilège. Chaque millésime raconte une fable climatique, un défi surmonté, un dialogue avec la nature. À commencer par le légendaire 1921, premier à porter officiellement le nom. Les flacons restants, aujourd’hui quasi introuvables, se négocient à plus de 40 000 € aux enchères, attestant d’une longévité spectaculaire.
📜 Focus sur cinq millésimes culte :
- 🔮 1959 Rosé : explosion de fruits rouges confits, rareté absolue
- 🚀 1971 : dégusté lors du lancement d’Apollo 15, acidité scintillante
- 🏰 1996 : équilibre laser entre tension et maturité, magnum de légende
- 🌅 2008 : qualifié de “sunshine in a bottle”, unanimité critique
- ⚡ 2010 : né malgré les orages estivaux, preuve de résilience
Le millésime 2008, mis en marché en P1 en 2019, marque un jalon. Pluie printanière, été frais, vendanges tardives : tout semblait contre lui. Pourtant, la vivacité incroyable et l’équilibre sucre/acidité en font une référence comparable aux 1988 ou 1964 de Perrier-Jouët. Robert Parker lui attribue 98/100, tandis que le magazine Wine Enthusiast évoque “une symphonie en trois actes”.
Tableau 4 : profils aromatiques clés des millésimes stars 💎
Année | Nez | Bouche | Fenêtre apogée |
---|---|---|---|
1959 | Rose fanée, fraise confite | Soyeux, fumé | 2025–2035 |
1971 | Abricot sec, tabac blond | Vibrante, agrumes | Présent |
1996 | Citrus, craie | Tension, salinité | 2025–2040 |
2008 | Yuzu, maille de miel | Crayeux, long | 2028–2050 |
À titre d’anecdote, lors d’un dîner caritatif à New York en 2024, une impériale de 1996 s’est adjugée 120 000 $. Cette enchère glace la concurrence, y compris Louis Roederer Cristal ou Krug Clos du Mesnil, prouvant la prime émotionnelle liée à la rareté dompérignonesque.
Conseils pour l’achat et la conservation
Sur le marché secondaire, la provenance prime. Les flacons doivent provenir de caves professionnelles, bénéficier d’un historique de température stable et afficher un niveau de liquide irréprochable. Les services de certificats blockchain, déjà utilisés par certaines maisons, se généralisent afin d’éviter la contrefaçon. Les collectionneurs avertis investissent dans des caves connectées maintenant une hygrométrie autour de 70 % et une température de 10–12 °C. Car dompérignon vieillit, mais il exige des conditions de cloître.
Dom Pérignon et l’art : des collaborations créatives qui repoussent les frontières
L’univers Dom Pérignon dépasse la sphère du goût : il agit comme un tremplin artistique. En 2013, le partenariat avec Jeff Koons aboutit à la “Balloon Venus” : une sculpture rose enveloppant la bouteille de Rosé 2003 P2, limitée à 650 exemplaires. Le prix initial ? 15 000 €, presque dérisoire comparé à sa cote actuelle sur le marché de l’art.
En 2018, Lenny Kravitz entre en scène comme directeur créatif. Il choisit un motif de martelage à la main sur le col et la coiffe de la bouteille, rappelant l’artisanat des studios de musique analogiques. Les passionnés de design voient dans cette création une réponse contemporaine aux arabesques florales de la cuvée Belle Époque de Perrier-Jouët.
🎨 Top 5 des collaborations marquantes :
- 🎈 Jeff Koons – Balloon Venus (2013)
- 🎸 Lenny Kravitz – Limited Edition Sculpted Bottles (2018)
- 🌈 Indi McCullough – Chromatic Sleeves (2020)
- 📸 Nick Knight – Photographic Light Painting (2022)
- 🧩 Ai Weiwei – Puzzle Coffret (2024)
Chaque artiste apporte son vocabulaire : Koons la monumentalité, Kravitz la sensualité tactile, Ai Weiwei l’interrogation politique. Cette pluralité ajoute une dimension de collection parallèle : on n’achète pas seulement un vin, mais également une pièce d’art transportable.
Tableau 5 : corrélation art & valeur marchande 🖼️
Collaboration | Édition (ex.) | Prix lancement | Cote 2025 |
---|---|---|---|
Balloon Venus | 650 | 15 000 € | 50 000 € |
Kravitz Sculpted | 500 | 3 200 € | 9 500 € |
Chromatic Sleeve | 1 000 | 2 000 € | 3 800 € |
Le champagne comme muse contemporaine
Pourquoi les artistes affluent-ils ? Parce que Dom Pérignon leur garantit une visibilité planétaire et une liberté créative rare. Aux dires de Nick Knight, “la bouteille est un cylindre de pure poésie, on peut y projeter n’importe quel univers”. L’impact se mesure au nombre de citations Instagram : le hashtag #DomPerignonArt compte plus de 2 millions de posts en 2025.
En filigrane, ces projets renforcent la valeur perçue du vin. Quand l’étiquette devient galerie, chaque dégustation s’apparente à un vernissage. Cette convergence luxe–art fait école : on la retrouve chez Ruinart avec la collection “Carte Blanche”, mais Dom Pérignon conserve une longueur d’avance en terme de storytelling.
Chefs de cave : leadership entre héritage médical et sensibilité moderne
Un grand champagne est orphelin sans la vision d’un chef de cave. De 1990 à 2018, Richard Geoffroy impose un style analytique nourri par ses études de médecine. Son langage académique tranche avec la poésie œnologique habituelle : il parle de neurorécepteurs, de synapses gustatives. Cette approche séduit les marchés asiatiques en quête de rationalité sensorielle.
Vincent Chaperon, son successeur, se définit comme un « chef d’orchestre en acoustique fine ». Il passe des heures à écouter le bruit des bulles lors de la prise de mousse, convaincu que la sonification révèle la texture future. À Reims, cette méthode intrigue même les ingénieurs de Bollinger, sans toutefois être copiée.
🔑 Axes stratégiques depuis 2019 :
- 🌱 Viticulture régénérative pour réduire l’empreinte carbone
- 💻 Analyse data des parcelles via drones thermiques
- 🥥 Essais de bouchage en liège micro-aggloméré pour P3
- 🧬 Sélection de levures indigènes propres à chaque parcelle
- 📚 Programme de formation interne “Sensorial Library”
Tableau 6 : héritage Geoffroy vs vision Chaperon 🤝
Dimension | Richard Geoffroy | Vincent Chaperon |
---|---|---|
Approche | Médicale, analytique 🧪 | Artisanale-techno 🎧 |
Plénitude | Codification P1/P2/P3 | Affinement P2.1, P2.2 |
Durabilité | Réduction soufre | Viticulture régénérative |
Communication | Discrétion | Réseaux sociaux |
Mentorat et transmission organique
La transition 2019 fut fluide : Geoffroy est resté consultant deux millésimes. Les réunions “quatre sens” (vue, odorat, goût, audition des bulles) ont permis à Chaperon d’intégrer la mémoire sensorielle du prédécesseur. Aujourd’hui, la maison revendique un taux de rotation du personnel inférieur à 5 %, gage de stabilité.
L’impact de ces deux personnalités se mesure non seulement dans le verre, mais aussi dans la perception marché : en 2024, Dom Pérignon a dépassé Krug en part de voix numérique sur les réseaux, tout en maintenant un prix moyen supérieur de 18 % sur le segment super-premium.
Coffrets, éditions limitées et marché des collectionneurs : l’art de la rareté
Dans le monde du luxe, la mise en scène compte autant que le produit. Dom Pérignon l’a compris très tôt. Le coffret n’est plus un simple emballage : il devient une “sensory gateway”. Bois de chêne recyclé, résine biosourcée, motif fractal évoquant les bulles : chaque édition limitée raconte une histoire parallèle à la cuvée.
💰 Éditions récentes à suivre :
- 🔺 P2 2004 “Shield” – forme de bouclier, 600 ex.
- 🌊 Vintage 2012 “Wave” – coffret ondulé pour symboliser l’effervescence
- 🪞 Rosé 2008 “Mirror” – intérieur miroir pour décupler la couleur saumonée
Les prix grimpent rapidement : un magnum P2 2000 Kravitz Sculpted s’échange 12 000 € en salle des ventes, dépassant parfois Bollinger Vieilles Vignes Françaises. Les investisseurs y voient un actif tangible corrélé faiblement aux marchés financiers, comparable à l’or rose.
Tableau 7 : dynamisme financier du marché secondaire 📊
Cuvée | Prix sortie | Prix 2025 | ROI |
---|---|---|---|
P2 2000 | 475 € | 1 850 € | +289 % |
P3 1990 | 2 900 € | 9 700 € | +234 % |
Kravitz Sculpted | 3 200 € | 12 000 € | +275 % |
Stratégies d’acquisition pour néophytes et experts
Les novices peuvent commencer par la “Plénitude 1 Intro Pack”, trio P1 2010–2012–2013 à 900 €. Les confirmés viseront les coffrets “Verticale” alignant trois Plénitudes d’un même millésime – rare et pédagogique. Quant aux vétérans, l’objectif se nomme “Œnothèque”, véritable accumulatrice d’années secrètes non commercialisées, proposée parfois aux clients historiques de Moët Hennessy.
L’ensemble souligne un phénomène : la rareté contrôlée maintient la désirabilité. Dom Pérignon orchestre savamment l’offre, distillant ses sorties comme un DJ aux platines, prêt à lancer la note qui fera vibrer la salle des enchères.
Dom Pérignon dans la culture populaire : icône avant, pendant, après minuit
Des yacht parties à Miami aux soirées d’Art Basel, Dom Pérignon matérialise l’instant “champagne shower” des réseaux sociaux. La bouteille apparaît dans le clip “Show Me What You Got” de Jay-Z, coule dans les verres de Rihanna, se hisse même sur la table d’échecs de la série à succès “The Queen’s Gambit” (2023, Netflix). Cette omniprésence nourrit un imaginaire collectif : ouvrir un Dom Pérignon, c’est installer un décor de fête instantané.
🎬 Moments pop inoubliables :
- 007 : Sean Connery s’indigne qu’un Dom Pérignon 1955 soit servi à 38 °C
- Sex and the City : toast à la réussite de Samantha au cours d’un brunch
- Succession : Logan Roy débouche un P2 2000 pour conclure un rachat
La maison capitalise sur ces placements en adoptant un ton digital witty, jouant l’autodérision (“We like our bubbles shaken, not stirred”). Elle collabore aussi avec des chefs étoilés pour concevoir des expériences immersives, comme le menu “Harmony of Time” lancé en 2024 avec Mauro Colagreco : chaque assiette correspond à une Plénitude, orchestrant un crescendo gustatif.
Tableau 8 : présence média 2024–2025 📺
Support | Nbr apparitions | Impact social (hashtags) |
---|---|---|
Films 🎥 | 12 | +1,8 M posts |
Séries 📺 | 9 | +1,1 M posts |
Clips musicaux 🎵 | 22 | +4,7 M posts |
Tendances 2025 : durabilité et storytelling responsable
Le luxe affronte une contradiction : faire rêver tout en prouvant son éthique. Dom Pérignon répond via des campagnes “Rebottle” : collecte de flacons vides, transformation en œuvres d’art par des artisans locaux, vente caritative au profit de la reforestation champenoise. Cette initiative aligne la marque avec la conscience écologique de la Gen Z, sans renier son glamour.
FAQ Dom Pérignon 🧐
Q1 : Pourquoi Dom Pérignon ne produit-il pas de cuvée non-millésimée ?
Parce que la maison souhaite refléter la singularité de chaque année. En l’absence de qualité jugée suffisante, aucune bouteille n’est commercialisée afin de préserver l’identité d’excellence.
Q2 : Combien de temps puis-je garder un Dom Pérignon P1 ?
Correctement stocké, un P1 atteint souvent son apogée entre 15 et 20 ans après la vendange. Passé ce délai, il évolue vers un profil plus mature sans perdre son charme.
Q3 : La maison est-elle liée à Moët & Chandon ?
Oui, Dom Pérignon est la cuvée prestige de Moët & Chandon, qui détient les infrastructures et le réseau de distribution nécessaires à son rayonnement international.
Q4 : Quelle différence entre P2 et P3 ?
P2 représente la deuxième Plénitude, atteinte vers 15 ans : le vin gagne en rondeur et complexité. P3 dépasse 25 ans : profondeur maximale, notes tertiaires marquées.
Q5 : Comment distinguer une fausse bouteille ?
Vérifiez le numéro de lot, l’alignement de l’étiquette, la puce NFC intégrée depuis 2022, et privilégiez des revendeurs certifiés ou des ventes aux enchères reconnues.