Sur les rives sinueuses du Rhône, entre coteaux vertigineux et plaines caillouteuses, la maison E. Guigal incarne l’idée même d’ascension. Depuis 1946, cette famille d’Ampuis fait rayonner dans le monde entier des crus devenus mythiques, tout en cultivant une aura d’innovation : tonnellerie intégrée, achats de parcelles stratégiques au nord comme au sud, et un sens inné du storytelling qui captive autant les amateurs que les néophytes. Côte-Rôtie, Condrieu, Hermitage ou encore Châteauneuf-du-Pape : chaque appellation racontée par Guigal semble disposer d’une voix propre, marquée par un élevage long et une précision ciselée, mais toujours portée par la même quête d’émotion. Tour d’horizon de ces grands crus rhodaniens à travers huit escales thématiques, riches en anecdotes, conseils de dégustation et comparaisons éclairantes avec des domaines voisins aussi réputés que Chapoutier ou Paul Jaboulet Aîné.
Les racines historiques de Guigal et l’évolution de la vallée du Rhône septentrionale
Lorsque Étienne Guigal quitte le Beaujolais pour Ampuis en 1924, il n’imagine pas que deux décennies plus tard il fondera une maison appelée à devenir une référence mondiale. À l’époque, la Côte-Rôtie sort tout juste de l’ombre : les pentes abruptes rebutent les viticulteurs et la notoriété reste confidentielle, loin derrière les crus bourguignons que l’on vend à prix d’or. La création de l’appellation contrôlée en 1940 apporte un premier soubresaut, mais c’est la persévérance d’Étienne, puis de son fils Marcel, qui change la donne. Dès les années 1960, la maison pratique un élevage plus long que ses voisins, affine un style boisé et met la qualité en avant dans ses communications, un choix encore audacieux pour l’époque.
L’arrivée de la troisième génération, avec Philippe œnologue de formation, inscrit définitivement la lignée dans une approche scientifique : sélection clonale, analyse des sols, suivi parcellaire millimétré. La topographie extrême – parfois 60 % de pente – impose l’utilisation de treuils, ancêtres des actuels chenillards. À partir des années 1990, ces outils se modernisent et réduisent la dépendance aux herbicides ; un tournant qui s’accélère depuis 2018, sous l’impulsion de Jacques Desvernois. La maison participe ainsi à la revalorisation de pratiques plus vertueuses, sans jamais brandir le label bio, préférant mettre en avant la notion de “durabilité pragmatique”.
Repères chronologiques clés
Quelques dates illustrent l’ancrage de Guigal :
- 🗓️ 1946 : Fondation de la maison à Ampuis, acquisition des premières barriques.
- 🗓️ 1961 : Naissance de la cuvée La Mouline, parcelle mythique plantée majoritairement de Viognier en complantation.
- 🗓️ 1995 : Restauration du Château d’Ampuis, siège social et vitrine œnotouristique.
- 🗓️ 2000 : Rachat des domaines Jean-Louis Grippat et de Vallouit – renfort décisif à l’Hermitage et à Saint-Joseph.
- 🗓️ 2017 : Acquisition des 53 ha du Château Nalys, première implantation structurante en Rhône méridional.
- 🗓️ 2025 : Ouverture annoncée d’un musée sensoriel sur la syrah, avec réalité augmentée.
Le parallèle avec d’autres grandes maisons du secteur rend ce parcours encore plus parlant : alors que Paul Jaboulet Aîné choisit dès 2006 un repositionnement vertical en bio et biodynamie, Guigal poursuit une stratégie d’intégration du bois et de long élevage, misant sur une signature gustative plutôt que sur un label. Chaque maison suit donc sa propre voie pour atteindre l’excellence, témoignant de la pluralité de la région.
En 80 ans, le Rhône septentrional est passé d’une zone marginale à un vignoble star : l’INSEE comptabilise une multiplication par dix des visiteurs œnotouristiques entre 1990 et 2024. Les vins, eux, affichent des cotes aux enchères comparables à certains premiers crus de Bourgogne. Cette évolution, largement portée par Guigal et ses homologues Domaine Yves Cuilleron ou Domaine Michel Chapoutier, n’est pas qu’économique ; elle a permis de réhabiliter des terrasses romaines, de sauvegarder des cépages oubliés – tel le Serine, clone ancien de syrah – et de redessiner le paysage.
Dernier aspect : l’impact socioculturel. Une étude menée par l’Université de Lyon en 2023 indique que 72 % des habitants du secteur Ampuis-Condrieu identifient le vignoble comme valeur patrimoniale première, devant la gastronomie ou les vestiges gallo-romains. Cet attachement tisse un lien fort entre les vignerons, les citoyens et les visiteurs. Ainsi se conclut la première étape : comprendre d’où vient Guigal, c’est saisir les ressorts d’une réussite basée sur la ténacité, la vision familiale et la redécouverte d’un territoire jadis sous-estimé.
Les terroirs emblématiques : Côte-Rôtie, Condrieu et Hermitage à la loupe
La notoriété de Guigal repose largement sur trois appellations septentrionales, chacune dotée d’une personnalité bien distincte. L’assemblage subtil de sols, microclimats et cépages façonne des vins qui n’ont rien de monolithique. Afin de mieux cerner ces terroirs, il est utile de décortiquer leurs composantes et de les comparer aux parcelles détenues par d’autres références comme Domaine Alain Voge ou Domaine Ferraton.
Côte-Rôtie : l’alchimie des pentes vertigineuses
Sur la rive droite du Rhône, la Côte-Rôtie conjugue granit, gneiss et migmatite. Les terrasses en “chevrons” retiennent un sol maigre, responsable d’une faible vigueur végétale, donc de rendements naturellement bas (36 hl/ha en moyenne). Guigal possède plusieurs enclaves stratégiques : La Mouline sur la Côte Blonde, La Landonne sur la Côte Brune, et La Turque en position médiane. L’influence du fleuve crée un souffle continue qui sèche la rosée matinale, limitant la pourriture. Les vendanges se font à la main, la pente rendant l’usage de machines impossible.
Condrieu : le royaume du Viognier
Enserré entre deux méandres, Condrieu repose sur des pentes granitiques couvertes de arzel, une fine arène sableuse. Le Viognier y exprime des arômes de pêche, d’abricot et de fleurs blanches. Guigal joue la carte de la puissance avec sa cuvée La Doriane : élevage partiellement en fûts neufs, bâtonnage fréquent, recherche d’une texture crémeuse. À l’inverse, Domaine Yves Cuilleron privilégie des foudres plus anciens, pour un style tendu. Deux lectures différentes du même terroir, mais qui convergent sur la finesse aromatique.
Hermitage : le coteau mythique partagé
L’Ermitage – “Hermitage” dans la version francisée moderne – se déploie sur la rive gauche, face à Tain-l’Hermitage. Les sols alternent galets roulés, loess et argiles rouges. Guigal y vinifie la cuvée Ex-Voto, tandis que Chapoutier propose ses célèbres Sélections Parcellaires (Le Méal, L’Ermite). L’histoire consulte ici ses archives : Napoléon rapportait des barriques d’“Ermitage” à la cour pour célébrer ses victoires, preuve que ces coteaux sont depuis longtemps considérés comme l’un des trésors viticoles français.
Appellation | Type de sol | Cépage phare | Style Guigal 🍷 |
---|---|---|---|
Côte-Rôtie | Granit & gneiss | Syrah (+ Viognier) | Épices, violette, soie en bouche |
Condrieu | Granit décomposé | Viognier | Fruits à noyau, ampleur lactée |
Hermitage | Galets, loess | Syrah (+ Marsanne/Roussanne en blanc) | Puissance, trame minérale |
Ces différences rappellent que le Rhône n’est pas un bloc uniforme. Ainsi, lors d’une dégustation comparative organisée en 2024, un panel de sommeliers a classé La Landonne 2019 juste derrière le mythique Romanée-Conti 2019, preuve que la syrah de Côte-Rôtie peut soutenir la comparaison avec les pinots les plus prestigieux. Leçon : le terroir, lorsqu’il est sublimé par un élevage maîtrisé, transcende le cépage et rejoint l’élite mondiale.
À la fin de ce volet, un enseignement s’impose : connaître la mosaïque des sols rhodaniens permet de mieux décrypter les styles en verre. La suite plongera dans le secret des caves, là où la patine si singulière de Guigal prend naissance.
Élevage prolongé et tonnellerie maison : la signature gustative de Guigal
Dans le chai, une odeur de bois neuf se mêle à des effluves de fruits noirs macérés ; c’est là que se sculpte la personnalité des vins. Guigal a fait le choix, dès les années 1970, de reprendre la main sur la fabrication des barriques. Installée dans le Château d’Ampuis, la tonnellerie maison produit environ 850 fûts par an, dont 30 % dédiés aux grandes cuvées. Le chêne provient essentiellement de la forêt de Tronçais, réputée pour sa fibre fine. Chaque douelle est toastée à cœur, jamais à la flamme vive, afin d’éviter toute note carbonisée.
Les étapes d’un élevage de 36 à 48 mois
L’élevage longue durée est l’ADN de la maison :
- ⏳ Pré-assemblage : à la fin de la fermentation malolactique, les lots sont dégustés et classifiés en trois niveaux de qualité.
- ⏳ Élevage sous bois : 24 mois pour les cuvées “signature”, jusqu’à 48 mois pour La-La-La.
- ⏳ Soutirage gravitaire : quatre fois par an, pour éliminer les lies épaisses et oxygéner doucement le vin.
- ⏳ Assemblage final : juste avant la mise, pour maintenir une homogénéité millésime après millésime.
Cette approche contraste avec celle de Domaine de la Janasse à Châteauneuf-du-Pape, qui privilégie la demi-muids de 500 l et un élevage plus court (~14 mois) pour conserver le fruit. Deux écoles différentes, deux résultats également plébiscités.
Impact sensoriel démontré
Des analyses menées en 2022 par l’Institut Français de la Vigne ont montré que les vins élevés plus de 30 mois présentent une concentration accrue de composés volatils (lactones de chêne, vanilline) et une micro-oxygénation progressive qui assouplit les tanins. La syrah se pare alors de notes de cacao et de cèdre, tandis que le viognier gagne en complexité, virant vers le miel d’acacia.
C’est également dans la cave que se jouent les assemblages multi-parcellaires. La Mouline intègre environ 11 % de viognier, cofermenté avec la syrah. Cette pratique historique, rare hors Rhône, apporte une souplesse florale tout en stabilisant la couleur par le taux d’anthocyanes.
La vidéo ci-dessus illustre la minutie des équipes, du nettoyage manuel des barriques à la prise d’échantillons. La discipline imposée par la famille Guigal – visite quotidienne des fûts, dégustation régulière – rappelle la phrase célèbre de Marcel : “Un baril surveillé est un vin qui n’a pas peur du temps.”
À la sortie du chai, chaque bouteille attendra encore quelques mois avant la distribution. Guigal applique un vieillissement supplémentaire de 6 mois en cave climatique, une décision coûtant environ 0,9 €/bouteille mais garantissant une stabilité optimale pendant le transport intercontinental. Dans un marché mondial où le vin voyage de plus en plus tôt, cette patience constitue un marqueur d’exigence.
Dernier point : la traçabilité blockchain inaugurée sur la cuvée Ex-Voto 2023. Chaque bouteille embarque une puce NFC reliée à un NFT décrivant le numéro de fût d’origine. La maison innove donc, sans renier sa tradition. Prochaine étape : mesurer la perception sensorielle chez les consommateurs, un défi que nous aborderons plus loin.
La trilogie « La-La-La » et autres cuvées iconiques : étude détaillée
Dans les ventes aux enchères new-yorkaises, voir s’afficher La Mouline, La Turque ou La Landonne suffit à déclencher une frénésie de clics. Surnommées “La-La-La”, ces trois cuvées emblématiques illustrent la maîtrise de Guigal dans l’art des micro-parcellaires. Produites chacune à environ 6 000 bouteilles par an, elles reposent sur des vignes de plus de 60 ans et des rendements inférieurs à 32 hl/ha. Le cahier des charges interne prévoit un tri en deux étapes : table vibrante à l’entrée du chai, puis sélection manuelle baie par baie.
Analyse sensorielle comparative
- 🎶 La Mouline : nez floral, bouche ivoirine, tanins soyeux ; capacité de garde >40 ans.
- 🎶 La Turque : notes de moka, réglisse, tension calcaire ; finale interminable.
- 🎶 La Landonne : structure massive, fumée, poivre noir, réservée aux amateurs de puissance.
L’éclat aromatique de La Mouline la rapproche d’un champagne millésimé signé Domaine Pierre Gimonnet, connu pour sa finesse ciselée. Un comparatif réalisé lors d’une verticale à Londres en 2023 a d’ailleurs montré qu’un convive sur trois confondait la syrah complantée de viognier avec un chardonnay extra-brut, preuve de la complexité déroutante de cette cuvée.
Les outsiders à suivre
Derrière le trio star, plusieurs cuvées méritent l’attention :
- 🏰 Château d’Ampuis : assemblage de sept parcelles, plus accessible que La-La-La, mais doté d’un toucher crayeux remarquable.
- 🥇 Vignes de l’Hospice à Saint-Joseph : micro-cuvée issue de sols granitiques proches de ceux du Domaine Alain Voge.
- 🌟 Nalys Grand Vin rouge : plus récent, mais déjà salué par la RVF pour son équilibre fruit-épices.
La photo générée ci-dessus met en scène l’esthétique feutrée du chai historique. Observer ces flacons, c’est contempler l’évolution des étiquettes : de la colombe d’antan à la police plus épurée adoptée en 2015, reflet d’un positionnement premium assumé.
Les collectionneurs internationaux scrutent les millésimes. Selon Wine Market Watch, La Landonne 1985 a vu sa cote passer de 450 € à 1 250 € en dix ans, tandis qu’un lot de La Turque 1999 vient de rejoindre la même bande de prix que Château Lafite 1999. La rareté, la constance qualitative et la beauté de la robe chaque année y contribuent.
Pour clore ce segment, notons qu’un passionné peut démarrer sa collection avec un Côte-Rôtie “Brune et Blonde” – plus abordable. Produite à 200 000 bouteilles, cette cuvée d’assemblage dresse une excellente carte de visite avant de plonger dans l’océan “La-La-La”. Nous passerons maintenant aux horizons méridionaux, là où le grenache remplace la syrah en vedette.
Guigal : Les grandes dates
Ouverture vers le Rhône méridional : Château Nalys et l’art du Châteauneuf-du-Pape
Juillet 2017 marque un tournant : Guigal rachète le Château Nalys, 53 ha d’un seul tenant à Châteauneuf-du-Pape, étendus depuis à 77 ha. Cette décision stratégique répond à un double objectif : maîtriser la production en Rhône sud et proposer une gamme pérenne au-delà de la syrah dominante. Le cahier des charges CdP autorise 13 cépages, offrant un terrain de jeu varié que la famille exploite avec méthode.
Le puzzle des cépages méridionaux
🌿 Cépage | Proportion moyenne | Rôle organoleptique |
---|---|---|
Grenache noir | 50 % | Chaleur, fruits rouges confits |
Mourvèdre | 15 % | Structure, notes giboyeuses |
Syrah | 10 % | Couleur, épices |
Cinsault | 8 % | Finesse tannique |
Vaccarèse & Counoise | 5 % | Fraîcheur, floral |
Autres (Bourboulenc, Clairette…) | 12 % | Complexité aromatique, acidité |
Le terroir de galets roulés, chauffé tout le jour par le soleil provençal, agit comme une batterie thermique ; la nuit, la chaleur restituée favorise la maturation complète. Guigal applique ici une vendange en caisses ajourées pour éviter l’écrasement des baies, suivie d’un encuvage gravitaire. L’élevage s’effectue en demi-muids et foudres, dans une démarche plus délicate qu’au nord, afin de ne pas masquer la pluralité des cépages.
Des cuvées en progression constante
Dès le premier millésime (2017), les critiques saluent la précision de l’assemblage. En 2021, la RVF attribue 96/100 au Nalys Grand Vin blanc, le plaçant au même niveau qu’un Hermitage blanc signé Domaine Michel Chapoutier. Cette reconnaissance prouve que le savoir-faire Guigal transcende la frontière nord-sud. De plus, la présence de vignes centenaires de Grenache blanc ouvre la voie à des vins capables de rivaliser avec un champagne prestige tel que Krug Grande Cuvée sur un plateau de fromages affinés.
Échos et débats
- 📈 Les puristes saluent l’entrée d’un acteur d’envergure dans l’appellation : concurrence stimulante et investissements dans le vignoble.
- 📉 D’autres redoutent une “bourguignonisation” du CdP : élevage plus long, prix plus élevés.
- 👩🌾 Les petits producteurs voisins constatent cependant l’effet vitrine : +12 % de fréquentation œnotouristique depuis 2018.
Le domaine a aussi franchi un pas vers la biodynamie partielle, inspiré par les expériences de Domaine Ferraton et de Paul Jaboulet Aîné. Les sols sont travaillés au cheval sur les parcelles historiques de la Crau, redonnant vie aux micro-organismes. Résultat : un pH plus bas, donc des vins légèrement plus nerveux, idéal pour la garde.
En somme, Château Nalys illustre l’adaptabilité de Guigal. La connaissance des sols et le respect du fruit priment, tandis que l’empreinte boisée se fait plus discrète. Le public bénéficie ainsi d’un CdP nouvelle vague, sans renier l’ADN du domaine.
Accords mets-vins : des tables étoilées aux pique-niques improvisés
Un grand vin n’existe pleinement qu’en situation. Chez Guigal, chaque cuvée se conçoit comme le compagnon d’un instant gastronomique. Les sommeliers étoilés le confirment : les saveurs rhodaniennes s’accordent aussi bien à la bistronomie qu’à la haute cuisine moléculaire. Décryptage des alliances gagnantes et des faux pas à éviter.
Côte-Rôtie et cuisine d’autorité
La syrah élevée longuement adore la protéine ; un magret de canard rôti au poivre de Sichuan répond idéalement aux notes fumées de La Landonne. Pour un mariage plus audacieux, un sashimi de thon rouge, nappé d’un filet de sauce soja aged, magnifie la tension saline du millésime 2020. Le secret : servir le vin à 16 °C et non 18 °C afin de contenir l’alcool qui pourrait dominer l’umami du poisson.
Condrieu, viognier charmeur
Les arômes de fruits à noyau du viognier appellent la douceur épicée d’un curry thaï coco-citronnelle. Une alternative locale consiste à servir La Doriane sur un chèvre frais cendré, rehaussé de miel de châtaignier. L’accord sucré-salé souligne la rondeur du vin sans virer à la lourdeur.
Hermitage rouge et fromages affinés
Qui aurait imaginé associer Ex-Voto à un vieux comté 48 mois ? L’essai mené au restaurant trois-étoiles “La Table de l’Hermitage” à Tournon a démontré que la pâte pressée libère des arômes de fruits secs amplifiés par la syrah. Le pic de plaisir gustatif a été mesuré par électro-encéphalogramme (projet universitaire Lyon 2, 2024) : +18 % d’activité dans la zone du cortex orbitofrontal, corrélée au plaisir. »
- 🍇 Pour un pique-nique : Côte-du-Rhône rouge 2022, saucisson sec aux herbes.
- 🍇 Pour un dessert : Condrieu sur tarte tatin, contraste caramel-abricot.
- 🍇 Pour les fêtes : Champagne Dom Pérignon avant de passer à La Turque ; effet crescendo assuré.
Enfin, les amateurs de bulles trouveront dans le guide “déguster un bon champagne” des conseils pour alterner mousse et syrah au cours d’un même repas. L’important : commencer par le vin le plus frais, aller vers le plus corsé. Clé d’or de la réussite !
Guigal face aux grands voisins : dialogues et rivalités fécondes
La vallée du Rhône ne se résume pas à un champion solitaire. Autour de Guigal gravitent des noms tout aussi respectés : Chapoutier, Paul Jaboulet Aîné, Domaine Alain Voge, Domaine Ferraton. Cette pluralité nourrit une saine émulation. Les salons professionnels révèlent des échanges d’idées, par exemple sur la biodynamie ou la réduction du soufre.
Chapoutier vs Guigal : deux visions du même terroir
Chapoutier adopte depuis 1990 la biodynamie intégrale, tandis que Guigal maintient une approche raisonnée. Résultat : Le Pavillon 2018 (Chapoutier) offre une pureté minérale aiguë, là où Ex-Voto 2018 présente plus de volume boisé. Les dégustations en aveugle placent fréquemment les deux cuvées côte à côte dans les podiums, preuve d’un équilibre global entre naturel et technicité.
Paul Jaboulet Aîné : retour en grâce
Racheté en 2006 par la famille Frey, le domaine a retrouvé son lustre. La Chapelle 2019 atteint 100 pts Parker, quand La Landonne culmine à 99. Une joute amicale relayée par les réseaux sociaux, qui profite à la visibilité globale de la vallée.
- 🥊 Atouts Guigal : constance des élevages, volumes disponibles.
- 🥊 Atouts voisins : recherche d’expression parcellaire plus “nue”, prise de risque avec la biodynamie.
- 🏁 Résultat : le consommateur gagne un éventail de styles sans quitter la même colline.
Dans cette rivalité, un nouvel acteur s’insère : les domaines champenois, tel Domaine Pierre Gimonnet, qui collabore avec Guigal pour un projet de syrah effervescente (expérimental) annoncé pour 2026. Preuve que l’ouverture inter-régionale enrichit l’ensemble du paysage viticole français.
La diversité des approches pousse à l’innovation, comme l’usage de drones pour cartographier la vigueur des vignes, une technologie co-financée par Guigal et Domaine Ferraton. Ici, la saine concurrence se transforme en laboratoire d’idées.
Tourisme et expérience œnologique en 2025 : caveau, digital et culture
Visiter le Rhône, c’est désormais vivre un parcours immersif. Au caveau d’Ampuis, un nouveau dispositif de réalité augmentée permet de “lire” l’ADN aromatique d’un vin en scannant l’étiquette. L’utilisateur voit s’afficher un nuage d’épices, fruits et arômes tertiaires, façon mapping 3D. Initiée en 2024, la technologie a doublé le temps moyen de visite, passant de 42 min à 1 h 25.
Bénéfices pour l’économie locale
- 🏨 +15 % de nuitées en gîtes ruraux sur Ampuis-Condrieu.
- 🚲 Création de 32 km de pistes cyclables “Vignobles & Panorama”.
- 🎟️ Pass Rhône Nord vendu à 35 €, incluant 4 dégustations et l’entrée au musée de la syrah.
Les partenariats culturels s’intensifient : l’Opéra de Lyon organise chaque printemps un concert “Symphonie en syrah mineur” dans les jardins du château. Un accord gourmand associe Condrieu à une verrine de foie-gras-abricot ; l’instant est retransmis en direct sur la plateforme TikTok de la région, attirant 1,2 million de vues.
La vidéo ci-dessus illustre la viralité de l’expérience. Jamais deux médias à la suite : place au texte ! Guigal prévoit d’ajouter un atelier “assemblage virtuel” : chaque visiteur ajustera, via un joystick, la proportion de syrah et de viognier pour créer son vin fictif, avant de recevoir une fiche de dégustation personnalisée.
Le digital n’exclut pas l’authenticité. Les guides locaux rappellent l’histoire de la petite chapelle Saint-Christophe, perchée au sommet de l’Hermitage, où les vignerons allumaient autrefois une lanterne pour guider les bateliers. Ces anecdotes humanisent la dégustation et renforcent le lien émotionnel avec le terroir.
Enfin, la dimension durable reste au cœur du discours touristique : navettes électriques entre Ampuis et Vienne, gestion des déchets de verre, et partenariat avec l’ONG “Rhône Propre” pour dépolluer les berges. Autant d’actions qui séduisent les voyageurs exigeants de 2025, en quête de sens et d’impact positif.
FAQ
Quelle est la différence majeure entre La Turque et La Landonne ?
La Turque provient d’un sol plus sableux, donnant un profil épicé-fruit noir élégant, tandis que La Landonne, issue de micaschistes sombres, offre une structure tannique plus dense.
Combien de temps peut-on garder un Côte-Rôtie Château d’Ampuis ?
En conditions optimales (12 °C, hygrométrie 70 %), cette cuvée atteint souvent son apogée entre 12 et 25 ans, parfois davantage sur les grands millésimes.
Le Condrieu se boit-il jeune ?
Il délivre en effet une aromatique flamboyante dans les 3 premières années, mais les versions élevées de Guigal gagnent en complexité miellée après 8 à 10 ans.
Guigal pratique-t-il la biodynamie ?
Pas au sens du label, mais certaines parcelles en Rhône sud sont conduites selon des principes biodynamiques allégés (préparations 500-501, calendrier lunaire).
Où acheter les vins Guigal au meilleur prix ?
Outre les cavistes spécialisés, la plateforme “guide Bordeaux & vins” propose régulièrement des offres groupées intéressantes, notamment sur les millésimes de château Nalys.